Le volontariat MEP (1) envoie, chaque année depuis vingt ans, environ cent cinquante jeunes de 20 à 35 ans pour des missions de soin, d’animation, de gestion de projet et d’enseignement, pour une durée de trois mois à deux ans. Ces jeunes sont envoyés au service de l’Église, en Asie et dans l’océan Indien, où ils rayonnent de l’amour du Christ. C’est clairement cette joie rayonnante qui frappe lorsque l’on arrive à joindre Ombeline de Braquilanges, partie ce matin-là « à la ville » pour capter un peu de réseau et témoigner au téléphone de son quotidien parmi le peuple des Karens, dans un village isolé situé au nord de la Thaïlande, à la frontière birmane.
Envoyée avec les MEP en novembre 2021, Ombeline, 24 ans, a d’abord dû s’armer de patience pour ce projet, Covid-19 oblige. « J’ai dû attendre plusieurs mois avant de pouvoir m’envoler, cela a été un peu les montagnes russes émotionnelles, confie-t-elle. Je voulais partir un an, pour vivre une expérience de volontariat, c’était pour moi le bon moment dans ma vie, après mes études artistiques et un premier boulot dans l’événementiel. » Le coup de fil tant attendu des MEP est enfin arrivé : ce sera la Thaïlande et le village des Karens, un peuple ancestral aux coutumes bien ancrées, reconnu pour ses tissages. Arrivée en novembre dernier, Ombeline se trouve dans le village de Mezzé, accessible par une piste de montagne, où vivent quatre-vingt-dix familles chrétiennes. Elle est la seule Française sur place et s’est totalement immergée dans la vie locale, dans sa « maison du volontaire ». Une maison surélevée tout en bois, avec deux pièces, une cuisine extérieure, pas de frigo ni d’électricité. Et pour la lessive comme pour la douche, c’est dans la rivière qui traverse le village. « Si vous pouviez voir, c’est tellement beau comme endroit ! »
Et à quoi ressemblent ses journées ? « On le sait en partant, on ne va rien révolutionner mais on peut apporter notre petite pierre », analyse-t-elle, vivant un quotidien à la fois routinier et tellement atypique. Le matin, Ombeline travaille avec les femmes à l’atelier couture : « J’en profite aussi pour faire des photos et des vidéos. Puis on déjeune ensemble, tout est à base de riz, de pêche et de cueillette. L’après-midi, pendant l’heure de la sieste au village, j’écris et je dessine avant d’aller jouer avec les enfants, au foot ou avec les hula hoop que j’ai apportés de France. En fin de journée, je fais un peu de méthode Montessori avec les plus jeunes et j’apprends à tisser avec une voisine. »
Ombeline se souvient en riant qu’elle avait comme critère au départ de ne pas se retrouver seule en mission, « et voilà pourtant que je suis la seule volontaire ici, mais je ne ressens jamais la solitude… ! ». Immergée dans la culture thaï et karen, la jeune femme commence à mieux comprendre la langue et peut tenir une conversation du quotidien, à sa grande joie. « Cela fait à présent deux mois que je suis là, et je me sens tellement bien, comme à ma place. J’ai trouvé des amis, une famille au grand cœur, et même un nom local : “Nauré” (beautiful girl) ! », conclut-elle dans un éclat de rire.
(1) Jean-Louis GHAZAL, chargé de recrutement et développement : 128 rue du Bac, 75007 Paris, 06 09 23 94 13, partir@volontairemep.com, volontairemep.com.
Article extrait de Famille Chrétienne
de Bérengère de Portzamparc