Sabaidee !*
Tout a commencé en décembre 2017, le dimanche 3 décembre plus précisément, lorsque je me suis envolée pour une terre qui m’était complètement inconnue : le Laos.
J’ai été envoyée à Paksan, « ville » de 45 000 habitants qui ressemble à un grand village, où la rue est un vrai lieu de vie, et le marché le lieu de rendez-vous pour tout le monde. Je vivais dans une école avec un internat tenu par 4 sœurs. Il y a 12 internes (7 filles et 5 garçons entre 10 et 17 ans).
La journée je donnais des cours d’anglais à l’école et/ou aux sœurs. Ce n’était pas toujours évident de tenir une classe pendant 1h40, car les enfants pouvaient être très dynamiques pendant les cours à jouer au foot avec un ballon dans la salle de classe, ou inversement être très passif et ramener un oreiller pour dormir pendant les cours ! Leur niveau n’était pas très haut, et j’essayais de faire le maximum pour rendre le cours ludique et leur faire aimer l’anglais. Je n’étais pas venue pour révolutionner l’école, mais je m’étais donné comme objectif de leur faire aimer et oser parler anglais !
Les weekends, j’allais souvent à des fêtes de villages. Cela commençait par une messe en grande pompe avec le Cardinal, suivit d’un déjeuner tous ensemble. Ensuite, nous faisions le tour du village pour s’arrêter chez les villageois et y déjeuner de manière festive (riz gluant et bière !). Dans cette culture où le « non » n’existe pas, ce n’était pas toujours évident de leur faire comprendre que je n’avais plus faim après 3 déjeuners en une heure… !
C’est également pendant le weekend que je pouvais profiter de mes internes. Nous jouions au Uno, Mikado et Jungle Speed (leur jeu préféré !).
Je crois bien que c’était mes moments préférés. Les fous rires étaient omniprésents et nous avions une complicité, même si je ne parlais pas lao et eux très peu anglais. Un simple regard, une façon de sourire ou un geste suffisait à se faire comprendre !
Il y avait également le traditionnel « lavage de linge dans le Mékong ». C’était une réelle expédition et je me pose encore une question sans réponse : Qui du Mékong ou du linge à laver est le plus sale ?!! La joie dans la simplicité, en voila une belle leçon que je retiens de cette mission.
Face à ce pays, cette culture et ce peuple, quelle belle preuve d’humilité que de vivre avec eux et de relativiser. Certes ils n’ont pas tout le confort matériel que nous pouvons avoir mais ils ont l’air si heureux. Toujours le sourire, toujours à relativiser. Je ne manquais de rien ici. J’étais une inconnue « blanche » avec l’étiquette d’une européenne, et pourtant ils m’ont tout de suite intégrée, je faisais partie des leurs. Je n’avais aucun repère en arrivant que ce soit la langue, le pays, la nourriture, la façon de penser et la manière de vivre et pourtant je me sentais chez moi.
Cette mission de volontariat n’a pas toujours été « facile », mais trois piliers m’ont beaucoup aidés à toujours voir la vie du bon coté et faire de mon mieux : l’abandon, la confiance et l’humilité. Et bien sûr, je n’aurai jamais réussi ce volontariat sans l’aide de Dieu qui m’a donné la force, le courage et l’envie de m’abandonner quelques mois pour être au service des laotiens. Ce fut une ressource d’une grandeur infinie.
Après quelques mois de reculs sur ma mission, je suis rentrée en France grandie grâce à ce volontariat. J’ai eu la chance de vivre le quotidien des laotiens et d’être profondément heureuse dans la simplicité ! Le Laos est un pays magnifique avec une population si joyeuse et accueillante ; une chose est sûre : j’y reviendrai !
Pauline, volontaire MEP
*Bonjour !