Kiran ? C’est tout simplement INDE-escriptible. Ici, les enfants peuvent venir à l’école et bénéficier de rééducation ou de soins adaptés, tandis que les plus âgés peuvent se former en menuiserie ou boulangerie, jardinage ou au métier de tailleur. En effet, c’est dans une véritable école inclusive que tous ces enfants sont encouragés à développer leurs qualités et leurs compétences pour acquérir leur autonomie et réussir à s’intégrer dans la société. A l’entrée du village se trouve le département de réhabilitation où de très nombreuses professions sont représentées afin de garantir aux enfants un suivi personnalisé inclus dans leur emploi du temps scolaire. A Kiran, tout est home made : des orthèses et prothèses aux fauteuils roulant en passant par le pain, la confiture et le beurre de cacahuète.
Au delà de ces missions pratiques, Kiran, c’est aussi et surtout l’école de la joie et de l’entraide …. bref …. l’école de la vie. Jamais vous ne croiserez un enfant laissé en arrière parce qu’il marche plus lentement, vous le retrouverez tout simplement assis sur les genoux de son copain en fauteuil roulant. Quelques minutes plus tard, vous les reverrez sur le terrain de cricket rattrapant la balle lancée par leur éducateur spécialisé.
Kiran c’est aussi un foyer de vie pour 80 enfants et jeunes adultes, donnant au centre une dimension familiale et très accueillante. Ici chacun veille sur son prochain sous le regard bienveillant de Sangeeta, la fondatrice. Cela fait 27 ans que, jour après jour, elle veille à ce que chaque membre de la Kiran family trouve sa place au sein du village et au delà de ses murs .
Une journée au coeur de Kiran village
C’est à 9h que la journée commence avec les voix unies des enfants rassemblés pour la prière, accompagnés du tabla et du gong. Quelques minutes plus tard, Sushil, Pryianka , Anshu et tous leurs camarades se dispersent dans la joie et dans la bonne humeur pour se rendre dans leurs salles de classe. Au programme, cours d’anglais, d’hindi, de sciences ou encore d’informatique, rythmés par les séances de rééducation en fonction des besoins de chacun. Tandis que les malentendants se retrouvent dans leur salle de classe spécifique, les enfants les plus lourdement handicapés bénéficient, eux aussi, d’un programme aménagé.
En plus des séances de kiné, les enfants peuvent également se rendre au dispensaire où travaille Madeleine didi, (« grande soeur ») comme docteur de KIRAN, le temps de son volontariat . Avec le docteur Moreno, neurologue, et Usha l’infirmière, ils ont pour mission de prendre soin de chaque membre de la KIRAN family.
Quelques bureaux plus loin, Philippine didi sélectionne les plus beaux sourires et portraits qu’elle vient de réaliser pour concevoir le calendrier 2018 et créer un nouveau design pour le site internet.
A 13h, c’est dans un joyeux bazar que tout le monde se retrouve à la cantine pour déguster riz, paneer et chapati.
A 15h, les school bus jaunes s’en vont, dans un défilé de klaxons, aux quatre coins de la campagne pour déposer les écoliers chez eux. Mais la journée continue au village pour les « hostel children » qui, après un temps de récréation doivent se re-concentrer pour les devoirs. Mais comme la mission ne s’arrête pas à la sortie du bureau, nous retrouvons les filles dans leur foyer. Impossible de les aider pour leurs exercices d’hindi, mais une équation mathématique reste une équation, et le Père Noël indien se colorie aussi en rouge et blanc. Après le dîner avec elles, c’est avec les garçons que nous passons le début de la soirée, à échanger une phrase d’anglais contre une phrase d’hindi. Et heureusement, l’humour est un langage universel, ce qui nous vaut de joyeux fous rires et quelques quiproquos .
Quand nous ne sommes pas au village, c’est sur les ghats de Varanasi que nous poursuivons notre immersion dans la culture indienne, à observer crémations et ablutions dans le fleuve sacré : « Mother Ganga ».
Grâce à Suryoday, la boulangerie de KIRAN, implantée en ville, nous retrouvons les saveurs du pain frais et des cookies.
On le repète toujours : à Kiran le sourire et la joie sont au coeur de notre Mission. #LaJoieDeLaMission
Philippine et Madeleine
Article paru dans la Revue MEP n°535 – février 2018