J’ai le désir de continuer ma mission

Jeune infirmière diplômée, Blandine Masson est partie à Phom Penh pour une mission d'un an. C'est une autre image du soin et de la médecine qu'elle découvre au Cambodge.

À la sortie de l’aéroport, me voici directement plongée dans l’univers asiatique à la fois euphorisant et délirant. Des motos qui circulent dans tous les sens, des sourires sur chaque visage, d’étranges odeurs. Je me dis que ça va être génial. Jeune diplômée infirmière en juillet 2022, ma mission consiste à promulguer des soins dans deux villages aux alentours de la capitale, au sein de l’association Nouvelles Pousses (“Punlock Thmey”). Je travaille avec deux acolytes Khmers : Horn et Touch.

Une science inaccessible et inconnue

Très vite, je suis plongée au sein de ma mission, afin de rencontrer les patients que je vais suivre. C’est une approche totalement différente des soins et de la vie en générale que je découvre. La médecine au Cambodge est pour le Khmer une science inaccessible et inconnue. Très rapidement, il va s’inquiéter pour sa santé et malheureusement, il peut être mal soigné, ce qui empire son état. J’essaye donc de les rassurer et surtout de leur donner des traitements plus adaptés. Avec mon équipe, nous avons fait de nombreuses préventions auprès des jeunes, mais aussi auprès des mamans, constatant quelques lacunes dans le domaine de la santé et du fonctionnement du corps humain. J’ai pris énormément de plaisir à les faire et aussi, j’ai appris à lâcher prise, car la plupart du temps, cela se passe différemment ! Les causes sont diverses : une mauvaise météo qui empêche de faire des jeux dehors, une perte d’attention des jeunes, ou encore le fait que beaucoup d’entre eux sont analphabètes. Mais ce n’est pas grave, on s’adapte et on recommence !

Tous les mois, je propose dans chaque village une visite médicale, qui consiste à m’installer dans une maison avec des caisses remplies de divers traitements. Les patients sont mis au courant par Touch et Horn en amont de la date et du lieu de la visite. Ils peuvent donc venir me consulter. Cela peut- être un simple rhume, une prise de sang, des conseils sur la santé, comme un accompagnement à l’hôpital par la suite. L’ambiance de ces visites est amusante. Les discussions des mamans, le marchant de glace qui passe et repasse avec sa musique, l’oiseau dans sa cage qui piaille…Cela met de l’animation !

Gentillesse et petites attentions

Je suis toujours accueillie avec gentillesse et avec beaucoup de petites attentions. Si au début, cela me paraissait impressionnant d’être au milieu de tant de personnes, à présent j’aime observer la scène, être en contact avec mes patients, prendre soin d’eux tout en essayant plus ou moins de me faire comprendre. Je me sens bien, je ne me sens plus comme une étrangère. Par mon statut de volontaire MEP et Nouvelle Pousse, durant cette année, j’ai eu la chance de faire de belles rencontres et de belles expériences.

Les autres volontaires aux Cambodge, les prêtres MEP et la manière de vivre des Khmers, m’ont permis de grandir. En étant loin de chez moi, avec aucun repère, j‘ai eu l’impression d’être “à nu”, sans bouclier pour me protéger.

Cette sensation de vulnérabilité, au final m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi, à la fois sur mes capacités et mes limites. Je reviens en France avec la sensation d’avoir énormément reçu et le désir de continuer la mission.

 

extrait de la Revue MEP n° 598, décembre 2023

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