Partir un an : le choix audacieux d’Éloi, jeune chercheur de 28 ans

 

À 28 ans, Éloi, jeune chercheur pour une entreprise automobile, décide de tout quitter, trouvant son métier dénué de sens. Les Missions Etrangères de Paris l’envoient pendant un an aux Philippines, au service de l’association ANAK TNK”. Malgré le fait d’avoir tout quitté et tout laissé derrière lui, Éloi ne regrette rien et qualifie cette expérience de fondamentale dans sa quête de sens. S’épanouir auprès des enfants de Manille pendant un an : c’est l’expérience qu’il nous raconte.

 

Se recentrer sur l’essentiel 

Malgré un métier de chercheur automobile très stimulant, lui permettant d’accéder à la pointe de la technologie et de contribuer à la conception de produits high-tech, Éloi savait que ce travail manquait cruellement de sens. À ses yeux, il ne pouvait pas s’épanouir dans ce type d’emploi : il était en quête de sens, et souhaitait rendre un service concret, en lien avec sa foi. Mais, comme beaucoup, Éloi repoussait cette décision, trouvant confort et stabilité dans son emploi, sa vie en France, son cercle d’amis et sa famille. “J’ai senti qu’il me fallait quelque chose de plus radical”.

Il se décide donc à contacter les MEP. Après plusieurs entretiens et une semaine de formation, la destination tombe : “Tu partiras aux Philippines avec ANAK TNK !” Éloi n’en avait alors pas parlé aux coordinateurs de mission des MEP, mais il souhaitait secrètement partir aux Philippines. Fruit du hasard ou de la providence ?

 

Tout quitter pendant un an

Éloi décide alors de tout quitter non pas pour quatre ou six mois, mais pour un an (durée minimale pour être envoyé auprès de ANAK TNK). Partir un an n’est plus une “simple parenthèse” mais un moment fort, profondément inscrit dans sa vie. Cette longue durée ne permet pas de “tenir” grâce à la perspective du retour : chaque difficulté doit être affrontée et surmontée, chaque moment de joie s’inscrit dans le temps.

Lorsque l’on part un an, la date de retour est si lointaine qu’elle empêche de compter les jours jusqu’au départ. Cela permet, selon lui, une immersion totale dans la culture philippine. Éloi a ainsi commencé à apprendre quelques rudiments de tagalog, lui permettant de tenir des conversations simples avec les Philippins et de mieux échanger. Partir un an oblige le volontaire à s’abandonner pleinement à sa mission.

@Ben Buckland Fondation Cartier

 

Au service des plus pauvres

Au sein d’ANAK TNK, Éloi travaille du lundi au vendredi, de 8h à 17h, avec un rythme régulier qui lui permet de bien s’organiser. Il intervient dans plusieurs domaines informatiques : réparation d’ordinateurs, de réseaux Wi-Fi, de caméras de surveillance, en se rendant de centre en centre.

Ces passages dans chaque structure lui permettent d’avoir des moments privilégiés avec les enfants (30 à 40 par centre), toujours désireux de jouer, rigoler et partager des instants précieux avec les volontaires.

 

“La joie des enfants” : un témoignage de foi

La mission aux Philippines est rythmée par une forte vie de prière : oraisons régulières, adorations dans les bidonvilles, longues messes… Éloi confie même avoir “peur” de rentrer en France et d’y retrouver une forme de mollesse dans sa foi. Il estime qu’il y a eu un “avant/après” dans sa vie spirituelle, qu’il négligeait auparavant et considérait comme “sans grand intérêt”. Les temps de prière partagés avec les autres volontaires (six Français, Fidesco, MEP) et le Père Matthieu Dauchez sont fédérateurs, et recentrent la mission dans les mains du Seigneur.

La ferveur des Philippins rayonne sur les volontaires : en effet, la population philippine est catholique à 85 %, et cette foi se reflète dans leur sourire, leur douceur et leur accueil sans pareil. Cette ferveur peut même dérouter, tant les habitants vivent dans la misère, la violence et l’injustice les plus extrêmes. Et pourtant, la foi semble être pour eux un rempart, envers et contre tout.

Partir aux Philippines, c’est aussi se confronter à la brutalité de la réalité dans laquelle vivent ces enfants, parfois issus de familles brisées : parents en prison, drogués, alcooliques ou décédés. Livrés à eux-mêmes dans les rues de Manille, ils vivent sur des ronds-points, sont parfois entre les mains de proxénètes ou de dealers.

ANAK TNK et ses 200 employés (notamment les éducateurs de rue) sillonnent les rues pour repérer les enfants qui pourront être sauvés lors des “big nights” et amenés dans un des centres. Là-bas, ils seront nourris, logés, éduqués, accompagnés et surtout, aimés. Une fois dans les centres, certains enfants s’épanouissent immédiatement, sont en demande d’affection et retrouvent le sourire. D’autres restent plus sur la réserve, marqués par leurs traumatismes. Néanmoins, pour Éloi, il n’y a pas de plus belle grâce que de voir ces enfants, au fil des semaines et des mois, se faire des amis, jouer, rire et aimer à nouveau.

 

S’abandonner en mission : la clé pour s’épanouir ?

Pour Éloi, il est normal d’hésiter à partir et de se poser des questions sur sa place en mission. La mission s’oppose à l’immédiateté de notre époque, où nous attendons une satisfaction instantanée. En mission, tout est différent : même si l’on ne voit pas les fruits tout de suite, tout s’éclaire au fil du temps, à condition de faire preuve de patience et d’humilité. “À terme, tout aura un sens.”

Pour lui, la solution est là : l’essentiel pour s’épanouir en mission, c’est l’abandon. Partir en quittant son emploi et la stabilité de sa vie française, c’est l’aventure folle dans laquelle s’est lancé Éloi à 28 ans. L’objectif était clair : retrouver du sens.

Toi aussi, retrouve du sens : pars en volontariat avec les MEP !

Un article de Jeanne Delance
En stage au Volontariat MEP

 


 

Pour en savoir plus, volontairemep.com

Tu te poses des questions ? Tu envisages de partir en mission avec nous ? N’hésite pas à nous contacter pour en parler.

Les prochaines sessions de formation auront lieu à Paris aux dates suivantes :

  • du 27 octobre au 2 novembre 2025,
  • du 26 janvier au 1er février 2026,
  • du 20 au 26 avril 2026,
  • du 22 au 28 juin 2026.

Pour toute information complémentaire, tu peux joindre Jean-Louis Ghazal, chargé de recrutement et coordinateur des missions Asie, au 06 09 23 94 13 ou par mail à l’adresse : jeanlouisghazal@volontariatmep.com.

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