Le service de volontariat des Missions Etrangères de Paris (MEP) envoie depuis 2002 près de 120 volontaires chaque année en Asie et dans l’océan Indien pour répondre le mieux possible aux besoins des communautés locales. Parmi les missions proposées, plus d’un quart touchent à la gestion de projet. Une compétence recherchée… que le volontariat contribue largement à développer.
Si les voyages forment la jeunesse, le volontariat à l’international contribue lui aussi largement à grandir personnellement. Il peut aussi être un sacré coup d’accélérateur professionnel. Les Missions Etrangères de Paris (MEP) envoient chaque année des jeunes entre 20 et 35 ans, étudiants, jeunes pro, professionnels confirmés, célibataires ou couples mariés, pour des missions de 3 mois à 2 ans. Différents types de missions sont proposés : enseignement, soin, animation… et gestion de projet. « Nos missions en gestion de projet sont beaucoup moins connues », reconnaît volontiers Maël, coordinatrice de Mission Asie et océan Indien. « Ils représentent pourtant un peu plus du quart de l’ensemble de nos missions. » Et les domaines sont variés : projet de développement durable, coordination de chantiers, architecture, communication/fundraising, projets d’agronomie, gestion financière, achats, gestion informatique, autonomisation et formation des femmes, pilotage de radio diocésaine…
« Ces missions sont passionnantes mais nécessitent d’être disponible au minimum dix mois et idéalement un an », précise Maël. Un temps nécessaire pour s’immerger, comprendre et tisser les liens nécessaires à la gestion du projet dans le respect du fonctionnement local. « Nous avons aussi besoin pour ces missions de profils avec une certaine maturité, c’est-à-dire des personnes qui ont déjà travaillé dans ce domaine en alternance, en stage ou qui ont déjà une ou plusieurs expériences professionnelles. » Les volontaires en gestion de projet ? « Des jeunes capables d’une prise de recul, avec une posture professionnelle tout en ayant une démarche missionnaire », résume Maël.
Redécouvrir son métier
Ces volontaires seraient-ils des moutons à cinq pattes ? Marie, 28 ans, s’est lancée dans l’aventure en février 2023 pour un an. Elle se pose une première fois la question à la fin de son école de commerce mais trouve rapidement du travail dans un cabinet de conseil. Deux ans après, la question la taraude à nouveau et elle prend contact avec les MEP. C’est en Inde, près de Calcutta, qu’elle est envoyée au sein de l’association Howrah South Point pour une mission en gestion de projet de communication et fundraising. « J’ai pris un an sans solde pour cette mission et je ne le regrette pas un seul instant », assure la jeune femme.
Déjà forte de deux ans d’expérience professionnelle, Marie connaît son sujet. Mais au fil des semaines, elle va être amenée à repenser certains aspects et à en découvrir de nouveaux. « J’ai découvert par exemple en Inde qu’il fallait savoir être parfois beaucoup plus flexible car le calendrier était plus abstrait », illustre-t-elle. « J’ai aussi dû mener différents entretiens en hindi ou en bengalais sans connaître la langue », s’amuse Marie. « J’ai aussi appris ce que signifiait être à l’écoute des besoins et ne pas plaquer une idée toute faite qui va à l’encontre de la culture ou des besoins sur place. » Un constat que partage Pierre Anne, 24 ans, envoyé dans le diocèse de Port Bergé à Madagascar en 2022, en tant que coordinateur de chantiers chargé de suivre de nombreux projets de construction d’écoles et d’églises. « Ce que j’ai beaucoup apprécié dans ma mission, c’est de pouvoir toucher à tout, des plans jusqu’à la comptabilité́, de l’étude technique jusqu’à la gestion des problèmes humains. Non seulement je touchais à tout, mais j’avais aussi une grande autonomie sur chacun de ces domaines. C’est un apprentissage très enrichissant puisque, d’une situation donnée, on identifie un problème et, ensuite, on se casse la tête pour trouver la solution la plus adaptée. Enfin, ce qu’il faut surtout apprendre, c’est qu’on est à Madagascar et que l’objectif n’est pas la performance, que malgré tous les beaux outils, que malgré toute l’amélioration continue, on est là, d’abord et avant tout, pour l’humain. »
Un volontariat en gestion de projet est-il valorisable sur un CV ? Elle repose sur plusieurs étapes clés : l’initiation, la planification, l’exécution, le suivi et la clôture. Un bon management de projet implique la gestion des risques, des parties prenantes et de la communication pour assurer son succès. « Ces étapes, nos volontaires les retrouvent en partie dans leur mission », reprend la coordinatrice de mission Asie et océan Indien . « Ce qu’ils font sur place correspond bien à de la gestion de projet et cela est valorisable comme tel sur un CV. »
Idéal pour un CV
La gestion de projet étant un secteur « où l’on peut retrouver facilement du travail », Marie ne s’est pas mis la pression à son retour. « Je savais qu’à mon retour je retrouvais mon entreprise qui avait accepté que je revienne après un an mais sinon j’aurais cherché ailleurs », explique-t-elle. « J’ai profité de ce temps de mission pour prendre du recul sur mon métier, ma vie… Cette mission m’a permis d’ouvrir de grandes perspectives. » Une inquiétude pour son CV ? « Absolument pas ! », poursuit la jeune femme. « Au sein de mon cabinet pour chaque projet nous joignons le CV de la personne que l’on propose pour gérer le projet. Et je peux vous assurer que cette expérience m’a permis d’ajouter de nombreuses lignes. Il y a énormément d’aspects à valoriser » Et la coordinatrice des MEP de conclure : « Le volontariat permet de développer des compétences mais l’essentiel sera toujours et d’abord l’expérience humaine vécue, partir pour mieux se trouver et trouver Dieu. »
Un article de Agnès Pinard Legry
Les MEP envoient des jeunes entre 20 et 35 ans, étudiants, jeunes pro, professionnels confirmés, célibataires ou couples mariés, pour des missions de 3 mois à 2 ans. Différents types de missions sont proposés : enseignement, soin, gestion de projet ou encore animation.
Prochaines dates de formation : du 15 au 21 avril 2024, du 24 au 30 juin 2024 et du 27 octobre au 2 novembre 2025
Pour plus d’informations, rendez-vous sur volontairemep.com ou bien par mail à partir@volontairemep.com