Vivre une conversion spirituelle dans sa mission

Envoyée au Népal auprès d'enfants porteurs de handicap mental, Audrey y a vécu une véritable conversion spirituelle.

« Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ses sœurs, son père, ou sa mère (…), ou ses terres, recevra le centuple. » Matthieu 19 :29.

 

Cette phrase de la bible me parle énormément aujourd’hui, un an après mon retour de mission avec les MEP. J’ai été envoyée au Népal pour 6 mois, auprès d’enfants porteurs de handicap mental.

Partir signifiait tout quitter, et se jeter dans l’inconnu le plus total, puisque qu’il n’y avait ni volontaire ni prêtre MEP près de mon lieu de mission. J’ai donc dû accepter de faire un saut dans le vide. Ce n’était pas la mission que j’aurais choisie spontanément, compte tenu de l’isolement que cela impliquait. Pourtant, je n’ai pas beaucoup hésité avant de répondre positivement, car j’étais convaincue que si on m’y appelait, c’était parce que Dieu avait un plan pour moi là-bas.

Sur mon lieu de mission, les sœurs parlaient anglais mais la plupart de mes interlocuteurs ne parlaient que népalais. Les journées n’étaient pas si simples, puisque j’étais confrontée à des handicaps très lourds. Certains enfants nécessitaient notre attention quasi-constante et pouvaient être violents.

Parallèlement à cela, j’y ai découvert la solitude, et parfois même l’ennui. En France, mes journées sont remplies, trop remplies même. Là-bas, nous travaillions seulement 6h par jour et j’avais peu de personnes avec qui discuter lors des temps de détente. Même si nous communiquions autrement, et que j’ai pu lier de magnifiques amitiés, simples et gratuites, la barrière de la langue restait énorme.

Ce qui ne cesse de me bouleverser, c’est à quel point le Christ me portait quotidiennement durant ma mission. J’aurais eu mille raisons de me décourager, d’être mélancolique, de désespérer… Mais grâce à la messe et à la prière quotidiennes,  le Seigneur m’a donné de savourer chaque instant, chaque rencontre, et de voir Sa présence même dans les difficultés. La joie qui m’habitait était tout à fait différente de celle que ce monde nous offre. C’était une joie profonde, qui m’apportait beaucoup de paix, moi qui suis habituellement si stressée. J’avais ce sentiment d’être habitée par quelque chose de plus grand, qui dépassait toutes mes faiblesses, toutes mes inquiétudes et tous mes manques d’amour.

Lorsque ma foi diminuait, je n’étais capable de rien ! Je perdais espoir, je ne savais plus comment aider ces enfants, j’avais le sentiment d’être peu utile et c’était difficile à accepter. Dans mon carnet, j’ai noté la phrase suivante : « La mission ici est exigeante, mais il me faut croire profondément que Dieu sublimera chacun de mes actes, aussi insignifiants et imparfaits soient-ils ! » Oui, nous sommes des « serviteurs inutiles », mais si nous donnons le peu que nous avons par amour, si ce service nous fait découvrir un peu du visage du Christ, alors c’est déjà une goutte de paradis que nous goûtons dès ici-bas !

Volontaire MEP Népal

Je pense pouvoir dire que j’ai vécu une conversion spirituelle là-bas. Les personnes formidables mises sur ma route y sont pour beaucoup, et une autre raison est le temps quotidien passé avec Jésus. Je me réveillais tous les jours pour Lui et me couchais en priant. Les paroles des lectures résonnaient en moi durant la journée, et lorsque j’éprouvais des difficultés avec les enfants, j’invoquais le Tout-Puissant. De toute ma vie, je ne me suis jamais sentie aussi proche du Christ. Sainte Thérèse d’Avila le dit très bien : « Dès que notre Seigneur voit qu’une âme va profiter de Sa présence, Il se découvre à elle. Elle ne le verra pas, certes, des yeux du corps, mais Il se manifestera à elle par de grands sentiments intérieurs ou par bien d’autres moyens ». (Le chemin de le perfection, 1961).

Cette expérience du Christ qui se révèle à nous est puissante, et je réalise que j’aurais pu la vivre bien plus tôt si je n’avais pas eu un quotidien aussi rempli en France. A mon retour, garder la prière quotidienne et mettre Dieu en premier m’a semblé une nécessité, si je ne voulais pas m’assécher et m’engouffrer dans une rude tiédeur. Maintenant, j’en ai la certitude : la fidélité dans la prière et l’abandon sont les piliers de la vie spirituelle !

Audrey, volontaire MEP

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