Voilà cinq mois que je suis à l’est de Madagascar, plus précisément à Tamatave, pour une mission de journaliste à la radio et télévision catholique Masovâ. Ayant en charge deux émissions en français, j’ai la chance de rencontrer de nombreuses personnalités qui me racontent leurs secteurs d’activité. Les travailleurs sont un sujet récurrent dans les thèmes que j’aborde. Les difficultés et les conditions de vie des Malgaches amènent la population à travailler beaucoup pour avoir un salaire et subvenir à leurs besoins. Ils ont souvent plusieurs activités en même temps, un travail le matin et un autre l’après-midi. Des grandes associations permettent d’aider à mettre en valeur les métiers manuels, notamment en brousse à travers l’artisanat ou encore dans l’agriculture. Le projet SPICIES, par exemple, en lien avec le diocèse de Toamasina, forme des jeunes aux différentes techniques d’agronomie et de culture de la terre. Grâce à lui, des hommes et des femmes ont pu lancer leur propre activité entrepreneuriale. Ce qui m’a profondément marquée, c’est la détermination et le mental des travailleurs à s’adapter à toutes les situations. Sur les chantiers, les ouvriers font tout à la main, le ciment se fait sur place, sans machines pour mélanger le sable et les gravillons. En utilisant la nature, leur environnement et ce qu’ils ont à disposition, ils arrivent à accomplir de belles choses.
Frère Lucien, peindre et prier
Frère montfortain de Saint- Gabriel, en route pour devenir prêtre à Madagascar, le frère Lucien est également un peintre talentueux. Cela fait maintenant cinq ans qu’il est entré dans la congrégation des Pères montfortains de la Compagnie de Marie, il est actuellement en stage à la paroisse du Sacré-Cœur à Toamasina, mais il a également été appelé par le diocèse pour réaliser une fresque dans la chapelle de l’évêché. Cette peinture murale représente la Sainte Famille : Joseph, Jésus Glorieux ainsi que Marie. Frère Lucien a commencé dès l’enfance à dessiner, d’abord sur le sol, puis au crayon pour ensuite se perfectionner à la peinture à l’eau et à l’huile. Au lycée, il recopiait des dessins dans les livres jusqu’à les maîtriser et esquissait ensuite des photos pour être le plus réaliste possible. Il a appris la composition des couleurs de bases afin d’être le plus à l’aise dans ses choix des teintes. Frère montfortain de Saint- Gabriel, en route pour devenir prêtre à Madagascar, le frère Lucien est également un peintre talentueux. Cela fait maintenant cinq ans qu’il est entré dans la congrégation des Pères montfortains de la Compagnie de Marie, il est actuellement en stage à la paroisse du Sacré-Cœur à Toamasina, mais il a également été appelé par le diocèse pour réaliser une fresque dans la chapelle de l’évêché. Cette peinture murale représente la Sainte Famille : Joseph, Jésus Glorieux ainsi que Marie. Frère Lucien a commencé dès l’enfance à dessiner, d’abord sur le sol, puis au crayon pour ensuite se perfectionner à la peinture à l’eau et à l’huile. Au lycée, il recopiait des dessins dans les livres jusqu’à les maîtriser et esquissait ensuite des photos pour être le plus réaliste possible. Il a appris la composition des couleurs de bases afin d’être le plus à l’aise dans ses choix des teintes. « La peinture m’apporte beaucoup de choses », confie-t-il en précisant que c’est d’abord un loisir mais qu’aujourd’hui, c’est aussi un travail qui lui permet d’avoir un salaire. Cette passion l’anime chaque jour, il imagine en croquis son environnement, les paysages, les personnes qui l’entourent, afin de toujours apprendre de nouvelles techniques et progresser. « L’image de Jésus, de Marie, de Joseph ou encore des saints aident à augmenter notre foi. […] C’est à partir de ces fresques que nous pouvons nous imaginer comment étaient ces personnes, et ça nous aide à prier. » Son talent devient un travail au service de la foi.
Docteure Olga, ophtalmologue à Toamasina
Sortie de la faculté de médecine de Mahajanga en 2004, le docteur Olga est actuellement au service d’ophtalmologie à l’hôpital Bé à Tamatave. Les consultations s’enchaînent dans son cabinet et elle ne compte pas les heures. La journée est rythmée par de petites chirurgies, des opérations de la cataracte et des consultations routinières de la vue. Elle est accompagnée de dix personnes dans son équipe : paramédicaux, bénévoles et infirmiers. Polyvalente, elle possède aussi un diplôme d’urgentiste, et a suivi une formation « Médecin contre la douleur ». Elle s’est également occupée de la santé infantile et de la prise en charge des femmes vulnérables. Fille d’un couple d’infirmiers, elle a côtoyé le monde de la médecine depuis son enfance et elle a tout naturellement appris à l’aimer. Olga fait également partie de la Coordination diocésaine de la santé, le CDS. Cette association est née en 2011 et a pour but de rassembler le personnel catholique dans le secteur de la santé afin de partager et de répondre aux besoins des patients tout en respectant les valeurs chrétiennes. Pour elle, vivre son métier avec le Saint- Esprit est un réel besoin. Elle précise :
« On n’a pas la force de travailler sans la foi, c’est un booster. » À Madagascar, le personnel de la santé fait face à de nombreux défis, notamment au niveau de la pauvreté et de la corruption. Le CDS est donc une nécessité: agir ensemble pour aider les populations les plus vulnérables .
extrait de la Revue MEP n° 594, juillet-août 2023
L’agriculture à Madagascar
80 des travailleurs malgaches sont des agriculteurs. Le secteur contribue au PIB du pays à hauteur de près de 30% (43% en intégrant les industries agroalimentaires).
La population est essentiellement rurale et pratique en majorité une agriculture vivrière (riz, manioc, patate, haricot sec, maïs) dont seuls les surplus sont commercialisés. Le morcellement des terres et la désorganisation du secteur freinent la productivité. Les pertes causées par la mauvaise conservation des récoltes (insectes, rongeurs et maladies) et le manque d’infrastructures limitent la capacité de production du pays. L’agriculture est peu mécanisée et l’équipement des exploitations familiales reste dominé par les outils traditionnels.
Malgré un potentiel certain (bovins : environ 8 millions de têtes), le secteur des productions animales ne progresse pas.
La production rizicole (3,5Mt) suffit à peine à répondre à la consommation nationale (Madagascar importe entre 150 000 et 300 000t de riz). A côté de l’agriculture de subsistance existent des filières d’exportation (crevettes et produits halieutiques 8 550t ; litchis : 16 000t ; vanille : 1 200t) qui permettent des rentrées de devises importantes. Toutefois, Madagascar reste en deçà de ses potentialités (épices, huiles essentielles, fruits et légumes).
La production halieutique représente environ 140 000t/an, dont 100 000t pour les pêches maritimes. Les thonidés ne sont pas ou peu pêchés par les nationaux et sont exploités au travers d’accords de pêche par des intérêts étrangers. La pêche artisanale se pratique au moyen de petites embarcations motorisées. La pêche traditionnelle, pratiquée à pied ou au moyen de pirogues, emploie environ 50 000 pêcheurs. L’aquaculture est pratiquée en eau douce (pisciculture en étangs) et en eaux saumâtres et marines (production de crevettes 8 540t en 2012).
Les professions agricoles malgaches se sont organisées au sein d’associations paysannes regroupées en fédérations nationales. Ces organisations paysannes sont appuyées par des ONG. Madagascar ambitionne d’augmenter sa production pour satisfaire les besoins nationaux et ceux des îles voisines. Une intensification de la production figure parmi les priorités du ministère de l’agriculture à travers des projets d’appui aux petits agriculteurs et des projets d’agrobusiness.
Source: ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire