L’association Nouvelles Pousses a pour objectif d’aider les habitants dans le besoin dans deux villages principalement situés autour de la capitale. Arrivée fin décembre à Phnom Penh, j’ai pu voir que le pays a été fortement marqué par la pandémie de Covid-19. Plusieurs patients n’ont pas pu être suivis mensuellement par l’association. Depuis sept mois, mon rôle principal est de faire de la prévention (hygiène bucco-dentaire et alimentaire), de soigner, de déceler des maladies d’une population défavorisée et de les orienter vers des institutions de santé, quand cela est nécessaire.
J’accompagne très régulièrement les patients à l’hôpital. Le système de santé au Cambodge est loin d’être irréprochable. Les soins médicaux sont très chers et beaucoup de médecins achètent leurs diplômes. Mon rôle est également de dire à un médecin que je ne suis pas d’accord avec lui. Je n’aurais jamais pensé oser dire cela avant.
Éduquer la population cambodgienne à la santé
Un des plus grands défis est d’éduquer la population cambodgienne à la santé. Au Cambodge, les pharmacies vendent tous types de médicaments sans ordonnance. Cela pose beaucoup de problèmes puisque la plupart des habitants pensent qu’en prenant le plus possible de médicaments ils vivront plus longtemps.
J’essaie un maximum de faire passer des messages, de montrer l’importance de la bonne observance des médicaments, mais les habitudes sont difficiles à changer.
Ma mission est passionnante, je souhaitais trouver une mission dans laquelle je pouvais exercer mon métier avec joie, simplicité et gratuitement. Mes journées sont bien occupées et différentes chaque jour. J’ai eu la chance d’avoir plusieurs histoires merveilleuses, comme des opérations d’enfants qui se sont très bien passées et qui sont maintenant sortis d’affaire.
J’apprends tous les jours, tant professionnellement que personnellement. La grande joie de la mission est d’aider cette population, qui est très pauvre et qui a réellement besoin d’aide. Des histoires marquantes, j’en ai vu, la pauvreté provoque de nombreuses injustices. Plus la mission avance, plus je me rends compte de certaines misères familiales que je n’arrivais pas à percevoir avant. Un grand merci aux Missions Etrangères de Paris de me permettre de vivre cette expérience, pas facile tous les jours, mais c’est une très belle leçon, que je ne suis pas prête d’oublier ainsi que les centaines de sourires que je vois chaque jour.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’ASSOCIATION
Inès, volontaire MEP
extrait de la Revue MEP n° 585, octobre 2022