Un réveillon pas comme les autres

Peut-être êtes-vous passés rue du Bac le soir du Réveillon… ? Peut-être avez-vous entendu des voix retentir en chœur… ? Ou peut-être avez-vous croisé des jeunes vadrouiller dans les rues de Paris, s’arrêtant de temps en temps pour rencontrer ceux qui, en ces fêtes de fin d’année, sont seuls… ?

Le 31 décembre dernier, à l’aube de la nouvelle année a eu lieu aux Missions étrangères de Paris un réveillon missionnaire. Organisée par les séminaristes MEP, avec le soutien du Volontariat, cette soirée était une invitation à aller à la rencontre des plus pauvres le soir de la saint Sylvestre. Plus de 350 personnes ont répondu présent à l’appel de la mission !

« Nous avons passé le réveillon avec Joe et beaucoup discuter. C’était une vraie rencontre et pas juste un “bonne année” en 2 secondes. Il y avait une fête dans l’immeuble en face et les gens sont descendus nous offrir à tous du champagne, c’était très gentil »

@Delphine Doudrich

Plusieurs étapes ont rythmé cette belle soirée. Les participants ont été accueillis aux MEP et ont pu ainsi se rencontrer. Il était beau de voir tous les cadeaux qu’ils avaient confectionnés pour la distribution aux sans-abris, des boîtes comportant, des confiseries, des affaires chaudes ou encore une attention particulière.

Avant d’être envoyé dans la rue, une messe a été célébrée dans la Chapelle de l’Épiphanie et les participants ont pu recevoir des instructions pratiques sur la maraude. Louis, diacre des MEP, proposait aux personnes présentes d’aborder la maraude comme « une mission d’écoute et de bienveillance ». Cela faisait particulièrement écho au témoignage d’Aude, ancienne volontaire partie en Inde, sur la manière d’aborder la mission simplement et tournée vers les autres.

Après un réconfortant vin chaud et un sandwich dans la cour des MEP, il était temps d’être envoyé en mission ! Ainsi, les participants rassemblés devant le Saint Sacrement pour un temps d’adoration, ont été bénis par le père Nicolas, père MEP, puis ont été envoyés en équipe dans la rue.

« Nous étions un groupe de musiciens et l’une de nous avait sa guitare, nous avons pu donner le sourire à beaucoup de gens dans le métro ! »

Envoyés en équipe de 5 à 6 participants dans différents quartiers de Paris, une grande partie de la ville a ainsi accueilli nos maraudeurs venus apporter le feu de la mission à nos frères et sœurs de la rue. Ce feu crépitait grâce à leurs talents et charismes, offrant sourire et réconfort à ceux dont la solitude est plus présente que jamais en ces temps de fête. Les différents témoignages et retours montrent que les participants ont également reçu de grandes grâces à travers ces échanges. « donnez, et il vous sera donné » Luc 6:38

 

@Madeleine Bonnet

« Approchant minuit, nous ne croisons plus de sans-abris dans la rue, après avoir quand même rencontré et échangé avec un peu moins de 10 d’entre eux. Nous arrivons progressivement à Opéra, et une fille de mon équipe propose de descendre dans une bouche de métro au cas où on en rencontrerait davantage. Nous tombons sur Antoine, assis, qui joue de la guitare. Nous nous arrêtons pour lui proposer de discuter et passer un moment ensemble. Antoine est français. Il nous raconte que sa “cage à lapin” a été envahie par des souris et qu’il peut désormais difficilement vivre dedans. Il s’est fait voler ses affaires 3 fois chez lui, et il est handicapé “invisible” donc difficile pour lui de faire valoir ses droits. Je suis émue par la grande humilité d’Antoine. Il nous confie que sa situation n’est pas facile mais il dit que même s’il est presque sans abri, il y a de bien pires situations que la sienne… Plus le temps passe, plus il commence à sourire, et à nous poser des questions sur ce qu’on fait ce soir-là. On lui demande s’il peut nous jouer un air avec sa guitare avant de se quitter. Plus aucun bruit dans la station. Sur le quai, ce n’est plus qu’Antoine, l’unique son de sa guitare et nous. Le temps n’existe plus, Paris et la fête semblent lointains. Après qu’il ait joué sa dernière note, on réalise qu’on vient de passer la nouvelle année ensemble. La rencontre avec Antoine et le passage ensemble en 2024 était un moment émouvant dont j’espère me souvenir longtemps. »

De retour aux MEP, quoi de mieux que de rendre grâce et de porter dans nos prières toutes les personnes rencontrées au cours de la maraude ! Ce fut une belle soirée, un réveillon tourné vers l’autre, durant lequel des barrières sont tombées et des cœurs ont été réchauffés.

Un article de Sixte Arnaud
Ancien volontaire à Madagascar
Bénévole résident MEP

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