Notre expérience au Timor Leste

Nous voilà partis en direction d’une petite île perdue au sud de l’archipel indonésien, non loin de l’Australie. La partie orientale de cette île, d’une superficie égale à environ la moitié de la Belgique, s’appelle le Timor. Du hublot de notre avion, nous pouvons apercevoir le contour d’un paysage magnifique : des montagnes verdoyantes entourées d’eau turquoise. Quelle joie de pouvoir enfin concrétiser notre rêve de vivre une mission de volontariat.

Mais avant de continuer, voici un peu de contexte. A la suite de 400 ans d’occupation portugaise, les Indonésiens ont envahi cette partie de l’île qui ne leur appartenait pas encore. C’est donc en 1975 que les Timorais ont vu débarquer sur leur côte des navires de guerre et des soldats équipés d’armes à feu. Un régime de terreur est alors mis en place par le gouvernement indonésien. Pour donner quelques chiffres c’est environ 30% de la population qui est tuée au cours des 25 ans d’occupation indonésienne. C’est seulement en 2002, après l’intervention de l’ONU, qu’un référendum est voté et que le Timor devient enfin un pays indépendant. Aujourd’hui, c’est un des pays les plus pauvres d’Asie qui est toujours en pleine construction, c’est une vraie terre de mission.

C’est ainsi, que contre toute attente, nous voici à l’autre bout du monde, dans le deuxième pays, après le Vatican, le plus catholique au monde (environ 98%). De nombreuses communautés religieuses y sont présentes, et pour notre part, ce sont les Jésuites qui ont accueilli notre jeune couple.

Mais qui sommes-nous ? Julie (23 ans) est ergothérapeute et Thomas (24 ans) est ingénieur en mécanique. A la suite de notre mariage, nous sommes partis avec les MEP vivre une mission en tant que professeur dans une université jésuite. Vous devez vous dire, un an sur une île paradisiaque, ça a dû être un voyage de noces inoubliable! Et en effet, la nature terrestre et sous-marine du pays est extraordinaire, mais ce n’est pas ce qui nous a le plus touché.

Le sourire des enfants, la vie communautaire et d’entraide dans chaque village, la joie de servir nos étudiants, mais aussi le sens de l’accueil, le sens de la fête, la foi profonde des timorais, nous ont tellement enrichis. A leurs côtés, nous avons appris à vivre dans la simplicité, nous avons appris la patience et aussi à danser et chanter pour toutes occasions. Mariages, anniversaires, fêtes catholiques, remise des diplômes, sortie avec les élèves, première messe d’un jeune prêtre, fin d’année, fête du saint patron de l’université… pour eux tout est une occasion pour que la communauté se réunisse, danse, chante et mange ensemble. Dans un monde occidental où tout est très rapide, très normé, très cloisonné, nous avons découvert une société où la simplicité et l’accueil ont toujours une place importante.

C’est dans un mélange de tristesse de quitter ce pays et de joie de retrouver nos proches en France que nous nous sommes envolés. Cette mission nous aura, sans aucun doute, transformés !

 

extrait de la Revue MEP n° 609, décembre 2024

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