Accueillis très chaleureusement par Mgr Lucius à Hakha, nous avons dû partir sur les routes sinueuses de la région, visiter les nombreux villages catholiques. Notre passage a revêtu pour moi un caractère doublement extraordinaire. Assister d’une part au retour auprès des siens du Father James, après avoir été cinq ans pensionnaire chez nous, rue du Bac ; et être témoin d’autre part de l’accueil plein de gratitude réservé au Père Bernard, témoignage vibrant de ces liens toujours forts qui unissent ces communautés aux MEP, maintenus après que ses confrères aient dû quitter ces villages il y a 60 ans, interdits de territoire par le pouvoir militaire en place.
Une présence précieuse
Quelle émotion de découvrir la foi fervente de ce peuple guerrier, nous accueillant, à chaque village, par centaines, dans la liesse et la joie ! La fermeture et la marginalisation du pays n’ont pas entamé la foi des catholiques qui y vivent. J’ai été bouleversé de découvrir combien le souvenir des premiers missionnaires, du Père François Muffat à Lumbang, du Père Claude Roy à Matupi ou encore du Père André Bareigts à Hnaring, demeure brûlant. L’Esprit transmis il y a des années y est bien vivant et porte encore du fruit.
Ce voyage, enfin, nous a permis de réaliser combien la présence des MEP est précieuse auprès de ces populations qui n’ont cessé de nous en faire la demande. Une manière de poursuivre la mission des MEP et d’approfondir les liens tissés avec elles, sera de leur envoyer des volontaires – professeurs d’anglais, infirmiers, éducateurs pour les jeunes… La vérité et la chaleur de nos échanges nous font penser que nos volontaires pourront y vivre une expérience inoubliable et qu’ils auront énormément à apprendre de ces gens dont la foi nous a profondément marqués.
Jean de Basquiat
directeur adjoint du Volontariat MEP
